L’histoire de la fête foraine

L’ORIGINE D’UN PHÉNOMÈNE : LA FÊTE FORAINE

Espace privilégié d’échanges et de commerce jusqu’au XVIIIe siècle, la foire devient au XIXème siècle un lieu festif, consacré essentiellement au divertissement. Cette transformation est le reflet du changement de régime politique et économique opéré dans la société.

D’abord avec la Révolution Française, qui insuffle sa nouvelle idéologie de liberté et de laïcité aux grandes manifestations populaires, succédant aux fêtes religieuses ; ensuite avec la Révolution Industrielle, qui provoqua le déplacement en masse des populations rurales vers les centres industriels des grandes villes.

L’urbanisation entraîne le déracinement des gens et la perte des valeurs traditionnelles, laissant un vide et la voie libre à des idées laïques basées sur la nouveauté et la modernité. On assiste alors à la naissance d’un phénomène social : la Fête Foraine.

Entre 1850 et 1900, elle devient le canal privilégié pour véhiculer une nouvelle image du bonheur, née de l’idée du Progrès dans une société qui aspire au Paradis Moderne. En même temps qu’elle diffuse les nouveautés de l’ère industrielle, la Fête Foraine offre à ces populations, victimes de l’industrialisation, une échappée dans un univers de liberté, d’excès et de rêverie baroque. À son apogée à l’ère de « la Belle Époque », la Fête Foraine apparaît comme le miroir des désirs de tous ceux qui veulent s’émerveiller ou s’encanailler.

Les forains et la communication

Sur les grandes foires commerciales du Moyen Âge seules deux professions, en dehors des marchands, étaient autorisées à installer leur banc : le peseur d’or changeait l’argent, il deviendra le banquier ; le saltimbanque montrait ses tours, il deviendra le “banquiste”.

Le banquiste ou bonimenteur draine le public vers les attractions spectaculaires de la foire. Jusqu’au XVIIIème siècle, les jongleurs, le théâtre et le théâtre de marionnettes étaient les activités principales du spectacle forain.

Par la suite, les bonimenteurs ont diversifié leurs attractions : physique amusante, science populaire, musées d’art, musées de cire, musées historiques et ethnographiques, ménageries foraines, baraques de lutteurs… et enfin le cinéma. Les spectacles modernes comme le théâtre de boulevard, le music-hall, les illusionnistes, le sport-spectacle sont issus de cette tradition et de ces attractions.

Artistes et marchands, les forains ont très vite inventé la notion de publicité. Ils utilisaient de manière empirique toutes les techniques de fascination intégrant la vue, l’ouïe, l’odorat comme un moyen d’attraction et d’animation. L’éloquence du bateleur a pour but d’attirer le chaland avant qu’il ne s’arrête à la caisse d’un concurrent, au même titre que la musique des orgues mécaniques et la multitude de bruits sortis des stands de tir, du martèlement des jeux de force, du cliquetis des roues de loterie, cloches et sonneries des manèges.

La publicité par affiche a été utilisée très tôt et à grande échelle en raison du caractère événementiel des fêtes foraines pour avertir les populations locales. Il en va de même dans l’utilisation du cinéma pour des reportages tournés sur place et diffusés comme actualités locales à la Fête, ancêtre des informations télévisées.

De même, les décors sont conçus de manière à se démarquer des commerces sédentaires et à  favoriser l’hypnose et l’étourdissement : manèges, torsades et volutes, tournent et s’enroulent indéfiniment dans les incrustations de miroirs. Sans oublier les effets de lumières et les confiseries qui donnent des goûts et des odeurs propres à la fête foraine, tels la barbe à papa, la noix de coco, la guimauve, les pommes d’amour, le pain d’épices…

La Fête Foraine contemporaine

Après la Seconde Guerre Mondiale, on constate la disparition progressive de la plupart des théâtres, musées, ménageries, cinématographes et autres, car ces spectacles nomades quittent la scène foraine pour se sédentariser. Sur le champ de foire subsistent encore les jeux (loteries et tirs), mais on voit se développer de plus en plus d’attractions où dominent les sensations de vertige et de vitesse.

De l’étonnement et de l’invitation au voyage immobile d’autrefois, la Fête Foraine actuelle est passée à la proposition d’une aventure physique, avec des attractions mettant le public dans des situations extrêmes et capables de susciter chez lui l’esprit de performance et d’exploit sans risque.


Pour aller plus loin :
Les Forains, vulgarisateurs scientifiques
Les Arts Forains : un  art décoratif à part entière


Publié le : 09.01.17

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