Jean Paul Favand
« Le rire n’est pas pris au sérieux »
L’histoire des
pavillons de
bercy
L’Histoire des Pavillons de Bercy-Musée des Arts Forains est intimement liée à celle de leur créateur, Jean Paul Favand, metteur en scène du Patrimoine du spectacle et des Arts Forains.
Trouver un endroit à la hauteur du patrimoine de la fête n’est pas tâche aisée. Le Musée des Arts Forains, après un passage à Gentilly (1) puis dans le XVème arrondissement (2) s’implante en 1996 dans le quartier de Bercy, dans les anciens chais à vin Lheureux, d’époque XIXème . (3)
Les chais lheureux : entrepots à vin
Bercy est surtout connu comme un quartier festif au XIXème siècle. Ce Joyeux-Bercy alors au-delà des limites de Paris jouissait du privilège de la détaxe du vin. On le vendait et on le buvait. Les guinguettes s’y sont tout naturellement installées ainsi que les principaux entrepôts de négociants.
Histoire du quartier de Bercy
Devenu Pavillons de Bercy, le musée renoue avec les réjouissances du passé en mêlant tradition festive et lieu de mémoire vivant du patrimoine du spectacle et du divertissement. Il accueille plus de 300 000 personnes par an pour des soirées événementielles, des visites guidées et des périodes d’ouverture sans réservation à l’occasion des fêtes.
Avec ses ressources de documentation et ses ateliers de restauration, le musée est un lieu de découverte et de préservation. Jean Paul Favand y déploie ses spectacles et ses collections sur une surface de 11 400m2 avec une attention toute particulière aux nouvelles technologies.
Jean
Paul
Favand
Montreur de curiosités, marieur d’objets, maître de manège, maître de chais, maître de cérémonie, Jean Paul Favand, un mètre soixante-seize… est un autodidacte qui a lui-même dessiné son parcours et créé la plupart de ses métiers.
Jean Paul Favand, un parcours atypique
Robert Doisneau
Sa démarche artistique et son intérêt pour les objets de curiosités, le conduisent à rencontrer de nombreux artistes. Il va notamment côtoyer les surréalistes, comme Dali à qui il a fourni des pièces pour son musée de Figueras et devient entre autres, proche de Doisneau ou encore de César.
Yvette Guilbert
Alors que cette collection ne cesse de croître, il devient impératif de restaurer et stocker ces objets de curiosité. C’est ainsi que germe l’idée d’un lieu de mémoire des objets de la fête, pour les faire revivre au présent et les préserver pour le futur.
Fort de son expérience de mise en scène de plus d’une cinquantaine d’expositions-spectacle, ou encore de la création de son bistrot à thème, Le Tribulum, Jean Paul Favand donna naissance à une scénographie innovante afin de créer un musée vivant.
Il est désormais épaulé par sa fille Clémentine, qui travaille à ses côtés depuis de nombreuses années. Elle apporte un regard neuf qui contribue à pérenniser le travail de son père.
Une scénographie
innovante
une mise en scène vivante
Ce musée-spectacle se différencie des musées classiques. Il est en effet rare de voir un musée sans vitrines ni cartels, dans lequel il est autorisé de toucher les objets.
Une muséographie innovante
Le travail de restauration
Pour rendre la parole à ces objets du spectacle sans présentation écrite, il a fallu les sélectionner soigneusement parmi les milliers conservés en réserve et les restaurer. Jean Paul Favand, tel un chef d’orchestre les a, par la suite, positionnés, mariés ensemble et révélés grâce à la lumière afin de les mettre en valeur créant un espace hors du temps.
Dans ce lieu vivant, le public ne peut déambuler seul. Il est accompagné d’un guide montreur de curiosités qui lui permet de plonger dans l’univers des lieux et d’interagir avec les objets.
Le visiteur participe également de cette mise en scène, il entre dans les salles tel un acteur entrant en scène en passant sous des rideaux de théâtre. Sur chaque manège il suit un scénario, aux Salons Vénitiens par exemple, il se transforme en automate au son d’une boite à musique sur un manège de gondoles.
"L'elfe" installation numérique
Laboratoire
d’idées
Tout comme les forains utilisaient à la Belle Epoque les techniques de la Révolution Industrielle, Jean Paul Favand se tourne vers le futur et les innovations technologiques depuis plus de vingt ans afin de donner vie à ses objets.
Jean Paul Favand
Conception sur le projet "Virtualia"
« Le passé y a rejoint le futur, et c’est lui qui permet d’humaniser les techniques contemporaines que j’inscris dans ma démarche de mise en
scène » Jean Paul Favand
Projection vidéo
de 8 m par 12 m
du jeu de la licorne
C’est ainsi que, grâce aux spectacles multimédia présentés dans les salles du musée, où les lanternes magiques sont remplacées par des vidéoprojecteurs, les fantasmagories de Robertson et les théâtres mécaniques forains peuvent revenir à la vie. Mais si le numérique offre de nombreuses possibilités, il n’en reste pas moins un simple outil, et c’est toujours dans la tradition que les scénographies de Jean Paul Favand trouvent leurs racines.
Une création numérique insolite à Paris
Installation interactive
de la "paésine"
Jean Paul Favand développe cette démarche au-delà des murs de son musée à travers son travail d’artiste plasticien et numérique.
Patrimoine
du spectacle
& Arts Forains
La fête foraine du XIXème siècle est un fait social, un media aussi important qu’ont pu l’être les cathédrales dans les siècles passés et la télévision aujourd’hui. Egalement creuset de toutes les formes de spectacle moderne, on retrouvait sur les champs de foire théâtre, music-hall, bonimenteurs, sport-spectacle, magie et illusions, acrobates, marionnettes…
L'histoire de la fête foraine
La représentation de la technologie :
manège de vélocipèdes du Musée des Arts Forains
A la Belle Époque, on y vient pour se divertir mais aussi pour faire des découvertes. Théâtres mécaniques, cinéma, science amusante, musées de cire, démonstrations scientifiques : c’est un lieu vulgarisateur de nouveautés et de technologies.
Quand la science s'invite à la fête foraine
Boiseries et
panneaux baroques
Souvent dénigrés au statut d’art populaire, les Arts Forains sont aujourd’hui reconnus comme un Art Décoratif à part entière grâce à la qualité et à la diversité du travail. Les artisans du passé seraient considérés de nos jours comme de véritables artistes. Des maîtres dirigeaient leurs élèves dans des ateliers, des catalogues étaient réalisés et des expositions organisées.
Le style Arts Forains: Un art décoratif à part entière
Sujets et attractions
du musée des arts forains
Les manèges et baraques préservés aux Pavillons
de Bercy témoignent d’un vaste patrimoine et leur présentation aujourd’hui fait revivre une atmosphère semblable à celles que l’on retrouvait dans les fêtes du XIXème siècle.