Place à l’imagination

Le saviez-vous ?

Avez-vous déjà scruté les nuages et remarqué que celui-ci avait la forme d’un poisson et celui-là la forme d’un mouton ? Il s’agit d’un phénomène bien connu de tous dont le nom reste pourtant peu gravé dans les mémoires : la paréidolie, un processus psychologique qui consiste à identifier des formes familières, souvent visages, animaux ou objets, dans des motifs aléatoires. Les formes en question peuvent être naturelles telles que les feuilles d’arbre, les roches, de la fumée, non intentionnelles et remarquées dans la vie de tous les jours. Mais elles peuvent également être provoquées, comme dans les toiles de certains peintres qui en étaient friands, tel que le surréaliste Salvador Dalí.  

A ces contours simples ou complexes, chacun a le privilège de donner sens. Il suffit d’oser voir, de laisser libre cours à son imagination. Lorsque notre regard est accroché par la forme d’un œil, notre subconscient construit autour de lui le reste de l’image. 

Réponses sur plan

Le géant n’aurait-il pas remarqué qu’il se faisait dérober ses bottes de sept lieues ? 

Réponse : arbre sculpté naturellement comme une jambe

Cette branche évoque bien une jambe de géant. En passant près du champ où il était tombé, le créateur des lieux Jean Paul Favand a souhaité immédiatement l’adopter. Ce n’est qu’une fois de retour au musée, qu’il l’a retourné et trouvé cette jambe. Imaginez la probabilité pour que la nature produise une jambe dans ces justes proportions avec la cuisse, le genou et le pied. L’histoire dit que Jean Paul Favand passe régulièrement près du lieu d’origine de l’arbre afin de voir si la deuxième jambe a poussé.  

Ce tronc d’arbre abrite désormais une enseigne de bottier réalisée au 19e siècle au cœur de la forêt noire. Tel Charles Perrault dans ses contes, Jean Paul Favand a marié ces deux objets pour vous laisser créer de nouvelles légendes et histoires en laissant libre cours à votre imagination. Ce travail d’association et de positionnement des objets est mis en œuvre dans tout le Théâtre du Merveilleux, avec sa montgolfière à éléphant ou encore le bateau pirate composé d’éléments de décor de manège.  

Ville lumière je surplombe le paradis des becs sucrés 

Réponse : les décors de cinéma au dessus d’une baraque de confiserie

Bien avant les effets numériques, les réalisateurs et concepteurs d’effets spéciaux eurent recours à tout un tas de ruses pour montrer sur grand écran des choses irréelles ou lointaines. Les bâtiments présents au-dessus de la confiserie sont de ces objets. Réalisées en bois légers, ces façades d’immeubles éclairées permettent de filmer une grande ville à l’abri dans un studio. Il était alors aisé de filmer Paris dans les studios de Montreuil, ou New-York dans ceux de Rome ! 

Le Théâtre du Merveilleux rend hommage à ces maîtres de l’illusion : à Robertson, qui projeta des images de lanternes magiques sur des écrans de fumées, inventant les fantasmagories et par là même les premières images mouvantes ; à George Méliès qui réalisa les premiers films de science-fiction ; à Jean Cocteau qui redoubla d’ingéniosité pour faire avancer la Belle dans les couloirs du château de la Bête sous les lumières des flambeaux.  

Ces façades et la Tour Eiffel qui y est associée ne sont pas sans rappeler l’origine du bâtiment dans lequel vous vous trouvez. Ces anciens chais à vin du quartier de Bercy sont de vrais exemples d’architecture industrielle, construits à la fin du 19e siècle selon les principes de Victor Baltar et Gustave Eiffel : levez la tête, et vous apercevrez toute une structure de poutres métalliques.  

Animaux mythiques, nous glissons et nous volons

Réponse : les dragons traineaux 

Animal mythique par excellence, le dragon est présent dans les récits de nombreuses civilisations. On le retrouve également dans des représentations artistiques diverses et variées, dans les gargouilles des cathédrales, combattu par Saint Georges, en tête de cortège des parades à l’occasion du nouvel an chinois… ou sur les lacs gelés des princes du 18e siècle. Les deux dragons volant sur la gauche du jeu de derby sont bien des traineaux, réalisés entre le 18e et le 19e siècle pour les loisirs des nobles en Europe du Nord. Destinés à être trainés dans la neige, ils pouvaient également être utilisés sur les lacs gelés : les hivers étaient bien plus rudes que ceux que nous connaissons actuellement. 

Les promenades en traineau étaient courues sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, et de nombreuses descriptions de l’époque décrivent des traineaux, mais aussi des carrosses richement ornés, fortement inspirés des chars antiques. 

Près d’un siècle plus tard, les sculpteurs forains, au courant des productions artistiques princières, reprendront ce motif du traineau au dragon pour réaliser les wagons de leurs chenilles. 

Il suffit de lire entre mes lignes

Réponse : la main de diseuse de bonne aventure 

Il n’y a pas que dans les arbres et les nuages que l’on peut oser voir. Les lignes de votre main, leurs courbes et sinuosités peuvent vous révéler certains secrets selon l’art de la chiromancie. Cette discipline serait l’une des plus anciennes techniques de divination, aussi bien répandue auprès des élites que dans les milieux plus populaires. 

Cette main réalisée en papier mâché vous donne un aperçu des différentes lignes. Vous pouvez laisser libre-cours à votre interprétation et votre imagination en tenant compte de la longueur des lignes, de leur importance et des interruptions éventuelles.  

Contrairement aux idées reçues, la ligne de vie n’est pas un indicateur de longévité. Elle est le miroir de votre état de santé physique et psychologique. Les interruptions, croisements ou ramifications peuvent représenter des événements marquants ou des changements importants.  

La ligne de tête permet de juger les qualités d’esprit d’un individu. Une ligne de tête longue et droite indique un esprit logique et analytique, alors qu’une ligne de tête courte ou sinueuse suggère une pensée créative et intuitive.  

La ligne de cœur correspond à l’affectivité d’un individu, elle peut indiquer la capacité à exprimer ses émotions et la stabilité des relations amoureuses. 

Si aujourd’hui les chiromanciens consultent dans de vrais cabinets, il n’était pas rare à la Belle Epoque de les trouver sur les fêtes foraines ! Suivant les forains de villes en villes, ils s’installaient au milieu des champs de foires entre manèges et baraques de spectacles vivants.  

Méfiez-vous de l’eau qui ne dort pas, ses racines sont au plafond 

Réponse : la fontaine inversée   

Devant vous un tronc sinueux étire ses branches vers le ciel, enserré par un serpent, une vasque de pierres recueillant à son pied l’eau qui coule le long de l’arbre… Pourtant tout ceci n’est qu’illusion ! 

Le bois n’en est pas, les pierres n’en sont pas, les branches n’en sont pas. Si la vasque de la fontaine est en bois pétrifié, le tronc est un moulage de béton armé imitant le bois, selon la technique du “rusticage” très en vogue au 19e siècle. Cette forme artistique a été fortement utilisée pour le mobilier urbain, dans les parcs parisiens notamment. Il reste aujourd’hui de nombreux exemples aux Buttes Chaumont ou dans les parcs Monceau et Montsouris. D’autres formes végétales seront reprises quelques décénies plus tard : l’Art Nouveau du tournant du 20e siècle s’est largement inspiré des courbes florales.  

Mais le serpent n’est pas le seul être vivant dans cet arbre. Avez-vous remarqué que les racines qui lui servent de branches projettent leurs ombres au sol, faisant apparaître des gargouilles sur le sol ? 

Cependant, vous pourriez également interpréter cette installation comme un serpent cherchant à protéger son œuf doré niché dans le tronc de l’arbre afin que nul prédateur ne puisse lui dérober. Libre à vous d’y voir ce que vous souhaitez ! 

Roi de la savane je règne ici sur les bois

Réponse : le lion

[Edit du 14 octobre: vous avez été nombreux à nous indiquer le lion peint sur un décor de baraque foraine. Ce n’était pas le lion initialement recherché, nous avons toutefois compté cette réponse comme juste.]

Ce morceau d’arbre prend ici la forme d’un lion se reposant. Cependant, cette paréidolie laisse planer plusieurs doutes : si certains y voient un lion, d’autres peuvent y apercevoir un sanglier ou encore un dragon à crête ; l’interprétation est libre à chacun ! C’est aussi cela l’esprit du Théâtre du Merveilleux : permettre à tous de s’approprier le lieu et d’en faire son propre moyen d’évasion, son monde de rêves et d’illusions. 

L’objectif n’est pas d’encadrer vos idées, mais bien de laisser votre imagination divaguer et voyager à travers cette forêt enchantée. Que voyez-vous dans les autres bois figuratifs à côté du lion ? Certains distinguent un buste greco-romain, une sculpture de tête de femme vous aide à voir une Japonaise en kimono dans un autre bois, un dodo se cache dans la grotte de la licorne, un dragon enserre dans ses crocs un coffre au trésor… et certains enfants plus ou moins grands ont même reconnu Syd de l’Age de glace. 

Anecdote

Alors que les occidentaux ont tendance à voir un visage sur la lune, en Asie et en Amérique latine on y voit plus particulièrement un lapin, parfois muni d’un pilon et d’un mortier. Cela s’explique par la culture dans laquelle nous baignons, qui influence les images que nous reconnaissons. 

Si vous souhaitez en apprendre plus sur le musée, il est ouvert toute l’année, sur réservation, à travers des visites guidées.

Festival du Merveilleux 2025

Le musée n’est pas accessible au public avant notre prochain temps fort : le Festival du Merveilleux qui ouvre le 26 décembre. Les visites guidées reprendront normalement en janvier 2026.

Du 26 décembre au 4 janvier, retrouvez le Festival du Merveilleux !

De nombreux spectacles inédits émerveilleront petits et grands, le tout dans une ambiance conviviale et chaleureuse. C’est l’occasion pour le public de découvrir le musée à son rythme, de se laisser émerveiller par le patrimoine exceptionnel conservé dans les différentes salles du musée et d’assister à de nombreux spectacles impromptus.
Nous vous recommandons d’acheter vos places en ligne en amont.